Une séance pour traverser l'hiver.
Namaste!
L'hiver est une période de l'année où, à l'instar des arbres et de leur sève, nos énergies tendent à se fondre dans une douce torpeur.
Pour continuer avec la métaphore de l'arbre, tout agit un peu comme si les différentes Vayus venaient à se confiner dans leurs zones respectives, à se rétracter, sans plus pouvoir se rencontrer grâce à l'action de Vyana Vayu, elle aussi devenue inerte.
* Uddâna reste dans le haut du corps ( de la gorge à la tête): c'est l'inertie des pensées, des émotions, la pesanteur égotique.On peut alors ressasser de mauvaises idées.
* Prâna se fige dans la poitrine: on respire de façon plus superficielle, moins profonde et le déficit d'énergie du coeur se fait sentir. On devient plus sensible aux troubles respiratoires, et plus réactif aux agressions, moins serein.
* Samana, le feu gastrique perd en intensité, il ne reçoit plus assez les substrats d'en haut ( Prâna) et d'en bas (Apâna). Notre entrain tend à decroître, tout comme notre résistance au froid et au déficit de lumière. Une légère déprime peut s'installer.
* Enfin, Apâna, l'énergie de la Terre est en sommeil. Localisée autour de l'anus, du périnée, et des parties génitales, cette Vayu est essentielle pour alimenter la Kundalini dans la base. C'est elle qui doit embraser le processus d'alchimie, sans quoi la dépression ( immunitaire, psychologoqiue...) peut nous guetter, la libido diminuer...
C'est dans le but d'alimenter, d'entretenir et de maintenir un lien entre ces énergies que je vous propose cette séance illustrée ci-après.
Nous la pratiquerons cette semaine d'avant la trêve de Noël à l'école de La Saulce, et bien entendu il sera meilleur de recevoir directement l'neseignement et de s'exercer au sein du groupe.
Toutefois, l'article vous permettra de réviser ceci à la maison, et servira de support de travail à toutes celles et ceux qui n'auront pas la possibilité d'affronter les rigueurs climatiques du moments, où l'état de nos routes alpines reste souvent aléatoire!
Pour rétablir Vyana Vayu ( mouvement) et remettre du Prâna en circuit: Nadi Shodana.
Nadi Shodana se pratiquera en assise confortable ( Ardha Padmasana, ou en Diamant, assis sur les talons).
Le geste de la main active doit être minimaliste, l'autre main se tenant stable en un Mudrâ.
Inspirer avec beaucoup de douceur par la narine droite, en ouvrant l'oeil droit, puis faire une rétention de 7 à 15 secondes, avec le mantra [Ram], et visualisation du soleil, Surya, à droite.
Souffler alors par la narine gauche, puis inspier et pratiquer de même avec la narine de gauche. Là, pendant la rétention, visualiser la lune, Chandra, et réciter le mantra [Yam].
Alterner ainsi 7 fois de chaque côté. Ceci constitue un cycle.
Les rétentions se font bien sûr avec Mulabandha, et un léger Jalandhara bandha.
Pour rétablir le feu d'Apâna: Supta Baddha Konasana.
Entre deux cycles de Nadi Shodana, s'allonger en Supta Baddha Konasana.
Avec un puissant Mulabandha sur chaque rétention ( de 7 à 15 secondes), alterner 3 souffles distincts:
* Une expiration lente.
* Un kapalabhati
* Un bhastrika.
Après ces 3 Souffles reprendre Nadi Shodana sur le même principe.
Après avoir alterné les deux Prânâyâmas pendant une certaine durée ( 10 mn minimum jusqu'à deux ghâtikas de 25 mn), passer à Mâha Mudra.
Pour harmoniser la latéralité des énergies générées: Mâha Mudrâ.
En ce qui concerne le descriptif de Mâha Mudra, je vous renvoie à l'article dédié il y a peu sur ce même blog.
Par sa posture ( saisie du gros orteil, étirement latéralisé, colonne saillante, visualisation du trajet des vayus...) Mâha Mudra permet d'équilibrer les énergies dans les 3 nadis principaux.
C'est pourquoi on pratiquera le Grand Geste préférentiellement en fin de séance, quand les énergies générées peuvent enfin fusionner dans Samana.
A très bientôt!
Jp