Yoga La Saulce Alpes du sud

Namaste!



La légende dit que lorsque le poisson jaillit hors de la rivière, suffoquant, moribond, sur les berges du Gange, il entendit le dialogue entre Shiva et Pârvati.

Le maître de la Conscience dit à sa divine épouse que l'un des secrets pour atteindre l'éveil était de retenir sa respiration, d'économiser son souffle.

N'ayant plus rien à perdre, le poisson cessa de s'agiter, et s'enroulant sur lui même, il retint son souffle.
Branchies fermées, lové comme une spirale autour d'un axe vide, le poisson passa de la respiration de pneuma au souffle de Svâra... et mourant à lui-même, il naquit à un autre niveau, celui de l'Homme, quittant les dépendances de son animalité.

C'est cela que nous enseigne Matsyendrâsana, la posture du Roi Poisson- tristement traduite par 'la demi-spirale'-.

Matsyendrâsana est une posture de rétention, qui contraint fortement la respiration, et fait travailler Manipura et Anahâta, mettant plus d'harmonie entre ces deux Chakras liés par une relation intime, de feu et d'air.

Commencer par s'asseoir en Mayâsana, un talon à la fesse, et l'autre pied croisé devant le genou.

Pivoter le thorax les yeux en drishti grand ouverts vers un point à l'horizon.


La main se met en contact avec le sol par l'extrémité des doigts.


Pratqiuer en préambule quelques kapalabhatis d'échauffement, mais en venir au Bhastrika assez rapidement, car c'est le prânâyâma majeur de cette asana: la torsion abdominale empêche une respiration intense, privilégiant le souffle au pneumatique.


L'ingrédient le plus important est la rétention à vide à la fin d'un bhastrika.

C'est là que s'ouvrent les espaces et se déploient, dans la dualité latérale, les expressions et contenus des nâdis latéraux.

Le bras s'ensoule autour du genou ou peu exercer une pression encore plus dense, paume ouverte ou en Jnana mudra.



Pour les personnes souffrant de lombalgies ou de sacralgies, on peut laisser une jambe tendue, le reste de la posture et l'attitude générale étant identiques.




Chacun , quelle que soit sa condition, a le droit  de goûter aux indicibles saveurs du vide.

JP
06 74 00 92 97

Namaste!



A l'occasion de notre travail du moment sur le Chakra Sacré, je vous propose un clip ( commentaires en anglais, mais les images suffisent).

Le premier est un enchaînement pour adultes : raja bhujangasana/ Marjariasana.

Important: je recommande, contrairement à ce que montre Aruna, d'ouvrir les yeux et de porter un drishti loin à l'arrière pendant la tenue du souffle.

Namaste!




Dans le tantrisme, la Conscience pure prend les traits du Dieu Shiva, lui-même représenté sous différentes formes 'Avatars').
Ainsi peut-il avoir l'aspect du terrible Rudra, qui rappelle les affres de l'illusion, du bienveillant Kameshavara, le porteur d'Eveil, ou encore du Danseur Cosmique Nataraj.

Cette dernière allégorie est prétexte à la posture de Natarajasana, le danseur.
Nombreux sont les symboles portés par la représentation statufiée de Nataraj:




emprisonné dans son cercle de feu ( Monde manifesté illusoire), foulant du pied le nain démoniaque du Désir, ceinturé du corps d'Ananta le serpent de la Kundalini, Shiva Nataraj sort le pied gauche du cercle, pour exécuter un premier pas dans un autre plan que celui de Prakriti, le projection égotique.

Natarajasana n'est pas une pratique aisée, elle demande de l'expérience et un long travail consacré à Chakra Anahata, dont elle devient le flambeau.
Même pour les yogi assidus, une mise en condition préalable avec, par exemple, Gomukhasana travaillé sur un gathika, peut s'avérer nécessaire.



L'équilibre se prend ensuite sur une jambe tendue, doigt opposé pointé vers un point de l'espace où les yeux convergent en Drishti.



La main correspondante saisit le pied indifféremment par l'extérieur, les orteils ou la plante, mais le pied tend à s'élever vers le ciel, amenant les deux bras sur un même horizon.



Là, l'équilibre vient du coeur: purifié de tout HamSa, stable, non-duel, le danseur restera immobile; mais il suffit qu'une émotion, une pensée viennent troubler la clarté d'Anahata, et le mouvement reprend, déstabilisant la posture.



Inlassablement, après avoir peut-être ramené le calme par quelques soupirs, le yogi se replace dans son cercle de feu, et tend à nouveau son pied hors du champ tragique de Samsara.



Une pratique puissante, gracieuse, fragile, ou l'humilité est de mise, et où le non-souffle nous fait tutoyer la mort de l'égo étriqué,mais tyrannique et omniprésent.



JP
06 74 00 92 97